Discours inaugural

Le 27 octobre 1797, André Jacques Garnerin ne pouvait imaginer que son exploit, le premier saut en parachute exécuté à partir d'un ballon libre, allait être à l'origine d'une collaboration franco-américaine dont le résultat est ce mur que nous inaugurons aujourd'hui.

Cette entrée en matière mérite quelques explications. Quand, 200 ans après cet exploit, le service historique de l'armée de l'air, avec le comité Garnerin, a voulu commémorer l'événement, il a fallu réunir à Paris des personnalités du monde du parachutisme dont, pour les Etats-Unis, Jacques André Istel.

Quelques 18 mois plus tard, pour ce monument, il s'est tout naturellement tourné vers le service historique de l'armée de l'air pour trouver un point d'appui à son projet en France. Une équipe réduite - c'était sa volonté -- s'est dès lors mise au travail, regroupant le regretté Edmond Petit, dont je salue ici la mémoire, Bernard Colas et le service historique de l'armée de l'air. Si ce dernier était leader des opérations de recherches historiques, il faut aussi saluer la part prise par l'Aéro-Club de France et le Musée de l'Air et de l'Espace.

Petit à petit, le projet a évolué, ainsi naquit l'idée de faire un mur " musée ", c'est-à-dire un mur où l'image prendrait le pas sur l'écriture. Cela a donné lieu à de nombreuses discussions, de nombreux échanges par Internet. Des choix parfois douloureux ont été faits, car choisir, c'est éliminer.

Mais personne ne pourra plus douter après avoir vu le résultat que la France fut bien depuis les débuts de l'Aéronautique jusque dans les premières décennies du 20ème siècle, la nation qui défricha avec succès les premières routes du ciel.

Nombreux furent les incrédules, mais le résultat va au-delà de toutes nos espérances. En tant que Français, c'est un double sentiment de fierté et de reconnaissance que je ressens en ce moment. Fierté pour la part prise par la France dans l'ouverture du ciel à l'humanité, pour reprendre la formule du panneau de présentation du mur. Reconnaissance, surtout, envers cet Américain, grand ami de la France, qui a tenu à faire connaître et reconnaître, en terre américaine, aux générations futures ce rôle pionnier et primordial de sa patrie d'origine dans l'aventure aéronautique.

Avant de terminer, je voudrais remercier tous ceux qui ont travaillé pour que ce mur existe et je pense en particulier à mes anciens collaborateurs du service historique de l'armée de l'air que je représente aujourd'hui. Un grand merci aussi à Air France, seul groupe français à avoir bien voulu apporter son entier soutien à cette entreprise, soutien non seulement moral, mais aussi soutien très concret.

Et pour conclure, je voudrais dire combien je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui sur le sol américain, sol d'un pays dont les boys sont venus par deux fois mourir sur le sol français pour que vive la France d'aujourd'hui !

Je vous remercie.

Général de brigade aérienne Hugues Silvestre de Sacy.

Représentant le Service historique de l'armée de l'air.

16 mars 2002